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Ergonomie, formation
Photo du rédacteurPatrick Viale-Civatte

Sommeil, nutrition et tabagisme des collaborateurs : importance de l’impact sur l’absentéisme

Dernière mise à jour : 8 janv.



Les responsables ressources humaines, QVCT et HSE disposent d’un large choix d’outils pour prévenir les risques professionnels et mettre en place des mesures d’amélioration de la QVCT.

 

Côté risques professionnels, les Troubles Musculosquelettiques (TMS) et les Risques Psychosociaux (RPS) sont clairement identifiés comme les deux principaux risques à l’origine des arrêts maladie et des arrêts de travail.

Les diagnostics et solutions s’articulent majoritairement autour de thèmes bien définis : ergonomie de l’environnement de travail (organisation, outils) et sollicitations musculaires (cf. article Santé, sécurité, QVCT - Ergonomie des postes ou formation des collaborateurs : faut-il choisir ?) pour les TMS ; Environnement sociale, rapport au travail et avec la hiérarchie (exemple : latitude décisionnelle, demande psychologique, soutien social, reconnaissance) pour les RPS.

 

Quant aux volets santé des plans QVCT, ils se limitent souvent à la prévention primaire de ces deux risques professionnels.



Cependant, le manque de sommeil, le surpoids ou l’obésité et le tabagisme des collaborateurs jouent également un rôle significatif sur l’absentéisme, compte tenu de la prévalence de ces facteurs dans la population active, ce que nous détaillons dans cet article.





1. Les conséquences sur la santé et les liens avec les risques professionnels


1.1. Les troubles du sommeil


Les troubles du sommeil sont des phénomènes venant perturber la qualité, la durée ou le déroulement du sommeil. Les deux principaux symptômes sont :

-          Les insomnies : difficultés d’endormissement, réveils nocturnes ou anticipés

-          Les décalages du rythme éveil-sommeil

A court terme, ils génèrent somnolence, troubles de la concentration, perte de vigilance, changements d’humeur…

A long terme, ils sont la cause de maladies chroniques, principalement le diabète, les problèmes cardiovasculaires et la dépression.

49% des Français déclarent souffrir de troubles du sommeil, et évoquent le travail (54%) et le stress (40%) comme principales raisons selon Santé Publique France.

 

Ces troubles sont en lien avec les différentes causes d’arrêts maladie et d’arrêts de travail :

-          Ils peuvent être un symptôme de la matérialisation d’un RPS (stress et anxiété peuvent en être la cause commune)

-          Ils peuvent être à l’origine de TMS, de chutes et d’accidents de trajets (un salarié fatigué a plus de chance de se blesser)

Etant la cause de maladies chroniques, ils sont en lien étroit avec l’augmentation des arrêts maladie.



1.2. Le surpoids et l'obésité


Les professionnels de la nutrition et de la diététique utilisent un indice très répandu pour caractériser le surpoids et l’obésité : l’indice de masse corporelle (IMC), défini par la formule poids (en kg) / taille (m) 2 

Le surpoids est caractérisé par un IMC compris entre 25 et 30. Au-delà de 30, il s’agit d’obésité.

 

Des études (ESPS 2012) ont mis en lumière le rapport entre surpoids ou obésité et maladies chroniques, principalement le diabète, l’hypertension, la dépression, la lombalgie et potentiellement certains cancers.

En France, 49% de la population entre 18 et 74 ans est en situation de surpoids (32%) ou d’obésité (17%). Cette proportion est en hausse depuis de nombreuses années et cette tendance ne semble pas se stabiliser.

 

Des études ont démontré le lien entre surpoids/obésité et risques professionnels, principalement sur les TMS [1,2].

Etant la cause de maladies chroniques, surpoids et obésité sont également en lien avec l’augmentation des arrêts maladie.



1.3. Tabagisme


Les effets néfastes du tabac sur la santé ne sont plus à démontrer, en particulier sur les risques de cancers, les risques cardiovasculaires (AVC, infarctus) et respiratoires (bronchopneumopathie).

Après une baisse du nombre de fumeurs en France entre 2016 et 2019, celui-ci s’est stabilisé autour de 12 millions (source Midelca). 32% des 18-75 ans fument, dont 25% quotidiennement.

 

Etant la cause de maladies chroniques, le tabagisme est en lien avec les arrêts maladie.

Le tabagisme est aussi un facteur de baisse de la productivité (exemples : pauses) même en cas de présence du salarié.



2. L’impact sur l’absentéisme


Il est difficile d’évaluer précisément l’impact des troubles du sommeil, du surpoids/obésité ou du tabagisme sur l’absentéisme, car il n’y a pas d’indicateurs de ce type dans notre système de déclarations d’arrêts de travail ou d’arrêts maladie.

 

Les décideurs ont donc du mal à engager des actions de prévention concrètes sur ces thématiques et à estimer les ressources budgétaires nécessaires.

 

Cependant, un certain nombre de chercheurs ont produit des estimations à partir d’analyses de cohortes. Les résultats sont significatifs :

 

 

-          Troubles du sommeil : une étude française [3] estime que les salariés souffrant de troubles du sommeil sont absents en moyenne 3,4 jours par an de plus que les personnes ayant un sommeil normal

 

 

-          Surpoids/obésité : 3 études menées respectivement aux USA, en Allemagne et au Portugal [4,5,6] estiment que les personnes ayant un IMC supérieur à 25 sont absentes entre 1,4 jours et 4,3 jours par an de plus que les personnes de poids normal

 

 

-          Tabagisme : 2 études menées respectivement par des chercheurs américains et scandinaves [7,8] estiment que les fumeurs sont en moyenne absents 2,8 jours de plus que les non-fumeurs

 

 

Il serait risqué d’additionner ces chiffres pour obtenir un nombre de jours total d’absences supplémentaires, car chaque cohorte étudiée contient plusieurs de ces facteurs (par exemple une part des fumeurs ont aussi des troubles du sommeil).

 

De plus, les systèmes de couverture sociale (remboursement des soins et indemnités journalières) diffèrent d’un pays à l’autre et rend les comparaisons plus difficiles. Cependant, la France fait partie des pays les plus généreux dans ce domaine, ce qui la placerait dans le haut de la fourchette.

 

Ainsi, les ordres de grandeurs de l’impact de ces 3 facteurs sur l’absentéisme sont suffisamment élevés pour ne pas les ignorer dans un dispositif de prévention santé.

 

 

Pour aller plus loin dans l’analyse des mises en œuvre, nous vous invitons à lire notre article Amélioration du mode de vie des collaborateurs : efficacité des interventions en entreprise.

 

 

Chez ZC Santé, nous sensibilisons et accompagnons individuellement vos collaborateurs pour mieux gérer leur sommeil, leur alimentation et réduire le tabagisme. Découvrez notre approche et nos offres :





Sources :


1.         Virtanen & al, Lifestyle factors and risk of sickness absence from work: a multicohort study, The Lancet Public Health, 2018

2.       Viester & al, The relation between body mass index and musculoskeletal symptoms in the working population, BMC Muskuloskeletal Disorders 2013

3.       Godet-Cayré & al, Insomnia and Absenteeism at Work. Who Pays the Cost?, Sleep 2006

4.       Cawley & al, Job Absenteeism Costs of Obesity in the United States, JOEM 2021

5.       Destri & al, Obesity‑ attributable costs of absenteeism among working adults in Portugal, BMC Public Health 2022

6.       Lehnert & al, Sick leave days and costs associated with overweight and obesity in Germany, JOEM 2014

7.        Halpern & al, Impact of smoking status on workplace absenteeism and productivity, BMJ 2001

8.       Troelstra & al, Smoking and sickness absence: a systematic review and meta-analysis, Scandinavian journal of work environment and health, 2020







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