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Ergonomie, formation
  • Photo du rédacteurPatrick Viale-Civatte

Travail en horaires atypiques : apprenez à vos collaborateurs à gérer leur sommeil !

Dernière mise à jour : 24 mars 2023



Le travail en horaires atypiques correspond principalement au travail de nuit et au travail posté (travail en équipe successives), mais aussi au travail le soir ou le week-end, au travail flexible, aux journées fragmentées et aux astreintes.


En France, 10 millions d’actifs sont concernés par ces conditions de travail selon la Dares, dont 3,5 millions en travail de nuit. Elles affectent principalement le sommeil, donc la santé des collaborateurs, et par conséquent celle des entreprises.


Dans ce contexte, quelles solutions existent ? Comment les mettre en œuvre ?

Eléments de réponse.



1. Aspects règlementaires


Commençons par quelques rappels de la règlementation en vigueur :

L’Article L3122-2 du code du travail définit le travail de nuit comme la période commençant au plus tôt à 21 heures et s’achevant au plus tard à 7 heures. Tout travail effectué au cours d’une période d’au moins neuf heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures est considéré comme du travail de nuit.


L’Article L3122-5 définit le travailleur de nuit comme celui qui effectue :

- Soit, au moins deux fois par semaine, au moins trois heures de travail de nuit quotidiennes

- Soit au minimum 270 heures de nuit sur 12 semaines consécutives


La directive européenne du 4 novembre 2003 définit le travail en équipes successives alternantes (travail posté), comme « tout mode d’organisation du travail en équipe selon lequel des travailleurs sont occupés successivement sur les mêmes postes de travail, selon un certain rythme, y compris rotatif, de type continu ou discontinu, entraînant pour les travailleurs la nécessité d’accomplir un travail à des heures différentes sur une période donnée de jours ou de semaines ».


L’Article L4121-1 et suivants du code du travail stipulent que l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs, ce qui comprend :

- Des actions de prévention des risques professionnels liés au travail de nuit et posté

- Des actions d'information et de formation

- La mise en place d'une organisation et de moyens adaptés


Le travail de nuit et le travail posté étant considérés comme des facteurs de pénibilité, l’employeur a l’obligation de déclarer les situations de dépassement de seuil (Article D4163-2).


Cette déclaration ouvre des droits pour les salariés concernés au titre de leur compte professionnel de prévention (C2P), ainsi qu’un suivi régulier du médecin du travail, au moins tous les trois ans, qui les informe et les forme également.





Il y a donc un devoir d’informer et de former les travailleurs exposés aux horaires atypiques.




Cependant, les mesures à mettre en œuvre ne sont pas aussi spécifiques que dans le cas de la manutention manuelle (formations gestes et postures), autre facteur de pénibilité. Ceci laisse une certaine flexibilité à l’employeur, en fonction de sa situation propre.



2. Le sommeil, le premier élément touché par les horaires atypiques


Ne pas dormir la nuit perturbe de manière structurelle le rythme chronobiologique, que le corps a besoin de suivre pour fonctionner correctement.

Sans rentrer dans les détails, la nuit, nous sécrétons des hormones qui agissent sur l’endormissement, et sur différentes fonctions du corps et du cerveau.

Ainsi, selon une étude de l’ANSES, le travail de nuit (et par inclusion le travail posté) est un risque avéré pour le sommeil : qualité, quantité et vigilance.

De fait, 60% des salariés en horaires atypiques déclarent être touchés par des troubles du sommeil, selon l’INSV, et ils sont 2x plus absents que la moyenne nationale (8% vs 4%).

De plus, les troubles du sommeil sont la première cause d’accidents mortels sur la route (fatigue 10%, somnolence 20%) selon l’INRS.

A long terme, les troubles sommeil provoquent, entre autres, diabète, surpoids et maladies cardiovasculaires.

Il n’est donc pas étonnant que 54% des salariés souhaitent que leur employeur leur offre des services pour améliorer leur sommeil (source Malakoff Médéric).


Ainsi, l’impact sur le sommeil des collaborateurs exposés aux horaires atypiques est suffisamment général pour envisager des mesures de prévention de manière systématique.



3. Quelles solutions ?


Le sommeil des collaborateurs exposés aux horaires atypiques étant très généralement perturbé, il est extrêmement important de leur apporter des solutions leur permettant d’en limiter les effets négatifs.

On distingue deux familles de mesures de prévention que peut mettre en œuvre l’entreprise.



3.1. Changement de l’organisation


La première consiste bien entendu dans l’organisation du travail et de la production, afin de réduire le nombre de salariés exposés, ainsi que la durée d’exposition, ce qui est le plus efficace.

Ce type de solution fait appel à l’ensemble de la structure, avec l’aide éventuelle d’experts extérieurs comme des ergonomes. Compte tenu de leur caractère structurel, leur mise en place se fait dans la durée, et est consommateur de ressources.

De plus, les contraintes de l’entreprise sont telles que bien souvent, il n’est juste pas possible de supprimer le travail en horaires atypiques.



3.2. L’accompagnement des collaborateurs

La formation des collaborateurs et l’organisation du travail font partie d’un même ensemble d’actions qui doivent s’articuler entre elles.

Ainsi, les salariés exposés aux horaires atypiques devraient apprendre à se protéger sur le long terme contre les risques liés aux troubles du sommeil.

Mais pour bien appréhender ces risques, il est important d’en connaître les causes les plus communes.


  • Hygiène du sommeil : prendre les bonnes habitudes

Un certain nombre de comportements de la vie quotidienne influent sur notre sommeil, comme par exemple, dans le cas de travailleurs de nuit :

- Maintenir la plus grande régularité possible dans ses heures de sommeil

- Maintenir la plus grande régularité possible dans ses heures d’exposition à la lumière et à la noirceur

- Quitter sa chambre en cas de réveil la nuit avec du mal à se rendormir.

- Éviter d’utiliser de l’alcool ou des drogues pour s’endormir

- Réserver sa chambre à coucher pour le sommeil (et les activités sexuelles). Bannir le travail, la télévision, le i-pad, les cellulaires et toute autre activité stimulante

- Dormir dans un environnement calme, sombre, tempéré et bien ventilé

- Planifier un temps de repos et de loisirs tous les jours

- Etc.


Ainsi, pour être réellement efficaces, il est important d’encourager la formation des habitudes.

Plus qu’une sensibilisation, il s’agira donc d’un accompagnement dans le temps.


  • Stress, anxiété, représentations faussées : Les thérapies Cognitives et Comportementales de l’insomnie (TCCI)

Au-delà des règles d’hygiène du sommeil, les stress, l’anxiété, et les représentations faussées sur le sommeil peuvent également constituer des causes d’insomnie.


Dans ce domaine, les TCC de l’insomnie ont fait leurs preuves, et des organismes comme l’INSERM les recommandent, avant un traitement médicamenteux.


De plus en plus de professionnels de santé, comme les psychologues, se spécialisant dans ces techniques, il est de moins en moins difficile d’y avoir accès.


Il s’agit d’un accompagnement, généralement bref (quelques séances) qui permet de comprendre le fonctionnement du sommeil, la ou les causes de son trouble, et d’appliquer des techniques pour les résoudre.

Cet accompagnement est par définition individuel.


Il existe d’autres causes de troubles du sommeil, comme les problèmes physiologiques (apnée) ou les dépressions. Ces cas-là nécessitent une prise en charge clinique.


Enfin, les médicaments sont bien entendu efficaces et nécessitent moins d’efforts, mais ils ne règlent pas les problèmes dans la durée en s’attaquant à leur cause.



Chez ZC Santé, nous sensibilisons et accompagnons individuellement vos collaborateurs pour mieux gérer leur sommeil. Découvrez notre approche et nos offres.





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